Questions fréquemment posées

Non, le MRS n’est pas déployé à l’heure actuelle. Les scientifiques utilisent principalement des simulations informatiques pour étudier le MRS ou des données provenant d’analogues naturels tels que l’éruption du mont Pinatubo comme analogue pour le SAI ou les trajectoires de navires comme analogue pour le MCB. Quelques expériences à petite échelle ont été menées sur le terrain, avec peu ou pas d’impact sur l’environnement.

Certains entrepreneurs ont commencé à vendre ce qu’ils appellent des « crédits de refroidissement », qui consistent à libérer de petites quantités de dioxyde de soufre (SO₂) dans la stratosphère pour refroidir la planète, affirmant que cela compensera les effets du_CO2 atmosphérique. Il n’y a actuellement aucun moyen de vérifier l’ampleur du réchauffement compensé par un tel système. Plus important encore, contrairement aux crédits carbone, qui correspondent directement à une réduction des émissions de carbone, les crédits de refroidissement mentionnés ici n’ont pas la même fonction. Ils ne représentent pas une diminution effective des émissions de in CO₂ dans l’atmosphère. Le MRS ne permettrait pas de contrer tous les effets climatiques du CO₂, il présenterait des effets secondaires et ne s’attaquerait pas à l’acidification des océans.

L’interdiction est permanente, tandis que le moratoire est temporaire, et ce jusqu’à ce que certaines conditions spécifiques soient remplies. 2

L’éclaircissement des cir rus est une proposition visant à éclaircir les cirrus et à permettre à plus de chaleur de s’échapper dans l’espace, ce qui fait baisser les températures. Comme il ne s’agit pas d’augmenter la quantité de lumière solaire réfléchie, il ne s’agit pas à proprement parler d’une méthode de réflexion de la lumière solaire. Toutefois, comme il s’agit d’une proposition visant à abaisser les températures mondiales sans s’attaquer à la cause première du réchauffement climatique, elle soulève des questions similaires à d’autres propositions de MRS.

Les pluies acides se produisent lorsque des composés acides sont libérés dans l’atmosphère et peuvent nuire aux écosystèmes en modifiant l’acidité des sols et des lacs. Certains combustibles fossiles, comme le charbon, contiennent du soufre en tant qu’impureté et, lorsqu’ils sont brûlés, ce soufre réagit pour former de l’acide sulfurique. Si l’injection d’aérosols stratosphériques (IAS) était mise en œuvre en utilisant des aérosols de sulfate, ces aérosols contribueraient également aux pluies acides. Toutefois, la quantité de soufre nécessaire pour refroidir la planète d’environ 1 °C avec l’ISC est inférieure à un dixième de la quantité émise aujourd’hui par la combustion de combustibles fossiles.

La couche d’ozone stratosphérique protège la surface de la terre des dangereux rayons ultraviolets. Dans les années 1970, les scientifiques ont constaté un amincissement spectaculaire de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique en raison de l’activité humaine. Les efforts internationaux visant à éliminer les produits chimiques industriels nocifs pour l’ozone stratosphérique ont été largement couronnés de succès et la couche d’ozone est en train de se reconstituer. L’ajout de particules de sulfate dans la stratosphère pourrait retarder de plusieurs décennies la résorption du trou d’ozone stratosphérique. Toutefois, la recherche suggère que même dans le cas de déploiements à grande échelle, l’étendue du trou dans la couche d’ozone ne serait probablement pas aussi importante qu’à la fin du XXe siècle.

L’idée de placer des matériaux réfléchissants dans l’espace a été une des premières idées de MRS. Cependant, le coût et les obstacles technologiques sont considérables pour placer suffisamment de matériaux réfléchissants en orbite. Malgré les percées technologiques et les réductions considérables des coûts de transport des matériaux vers l’orbite, cette approche ne sera probablement pas mise en œuvre avant plusieurs dizaines d’années.

Non, le MRS à lui seul n’aggraverait pas l’acidification des océans. L’acidification des océans est le résultat d’émissions de_CO2 d’origine humaine, provenant principalement de la combustion de combustibles fossiles. En abaissant les températures, le MRS peut contribuer à réduire les émissions de_CO2 attendues du réchauffement des sols et du pergélisol à l’avenir, et donc à réduire modestement l’acidification des océans. Toutefois, si le MRS sape les efforts de décarbonisation des économies, ces émissions supplémentaires de_CO2 pourraient aggraver l’acidification des océans.

Il semble peu probable que les MRS puissent être militarisés et utilisés pour faire la guerre. Cependant, son utilisation pourrait accroître les tensions entre les nations et pourrait vraisemblablement déclencher une guerre. En revanche, si les MRS permettent de réduire efficacement les effets du changement climatique, ils pourraient atténuer les tensions entre les pays.

Non – aucun traité applicable au MRS n’interdit la recherche ou l’utilisation de celui-ci. La Convention sur la diversité biologique appelle les pays à s’abstenir de s’engager dans des activités de MRS susceptibles d’affecter la biodiversité, à l’exception de la recherche à petite échelle, mais cet appel n’est pas juridiquement contraignant. Le droit international recommande toutefois la prudence en ce qui concerne les MRS.

En 2010, les parties à la Convention sur la diversité biologique ont appelé les pays à empêcher les MRS et autres interventions climatiques susceptibles d’affecter la biodiversité, à l’exception des études à petite échelle, jusqu’à ce que l’on dispose de plus de connaissances et que la gouvernance internationale soit prête. Toutefois, comme la décision demandant une telle action n’est pas juridiquement contraignante, elle ne constitue pas un moratoire.

Les zones urbaines sont souvent plus chaudes que les zones environnantes car les surfaces urbaines telles que l’asphalte et le béton absorbent davantage la lumière du soleil que les surfaces naturelles. En éclaircissant les surfaces urbaines, on peut augmenter la quantité de lumière solaire réfléchie, ce qui entraîne un refroidissement. Cela pourrait soulager la chaleur dans les villes, mais il ne sera pas possible de l’étendre pour obtenir un effet de refroidissement global substantiel.

Les milliardaires auraient les moyens de déployer l’injection d’aérosols stratosphériques à petite échelle, par exemple à partir de ballons ou d’avions d’affaires, mais cela n’aurait pas d’effet significatif sur le climat. Les déploiements à grande échelle nécessiteraient non seulement d’ énormes sommes d’argent, mais aussi des capacités techniques et un pouvoir politique hors de portée des individus les plus riches.

Plusieurs expériences de MRS sur le terrain ont été proposées, et si certaines ont été annulées, d’autres ont été menées à bien. Une expérience d’éclaircissement des nuages marins (MCB) en cours en Australie (lancée en 2020) vise à ombrager la Grande Barrière de Corail dans le cadre du programme de restauration et d’adaptation des récifs. L’expérience CloudLab en Suisse (débutée en 2022) a semé des nuages bas retenant la chaleur au-dessus des Alpes afin de comprendre leur dynamique et de déterminer s’il est possible de les amincir pour permettre à la chaleur de s’échapper vers l’espace. Une expérience visant à tester les instruments qui pulvériseraient des sels marins pour le MCB a commencé au large de la côte d’Alameda, en Californie, au printemps 2024, mais a été annulée en raison des objections de la communauté.